Dictionnaire de la nov’langue de la politique belge
Depuis que la crise politique belge est officiellement lancée et que l’assurance de battre le record irakien de la plus longue formation de gouvernement est quasi-totale, les politiciens belges se lâchent dans les médias.
Alors, voici, cher lecteur, un dictionnaire pour traduire le sens caché “du belge de crise”. Vous verrez, avec cette grille de lecture, tout devient plus clair.
“Nous étions sur le point de trouver un accord” -> “Dommage que les négociations soient rompues, on rigolait bien, l’ambiance était bonne”.
“On ne peut pas attribuer l’échec à quelqu’un ou à un parti” -> “ce n’est pas de ma faute, c’est l’autre”.
“Il faut réformer l’État”-> “Il faut détruire l’État fédéral”.
“Cette réforme permettra à l’Etat de mieux fonctionner”-> “On est en train de vous créer un monstre administratif. Ne rigolez pas, c’est avec votre argent”.
“Tout le monde doit être gagnant via cette réforme de l’État” -> “En fait, surtout mon parti. Vous, ce n’est pas dit”.
“De nouvelles élections ne sont pas à l’ordre du jour” -> “J’en ai ma claque de faire campagne, ça serait la 4e en 4ans…”.
“Il faut changer la méthode de travail” -> “Les négociateurs sont sur le point de s’immoler”.
“Le conciliateur/préformateur/etc a rendez-vous chez le Roi” -> “Le conciliateur/préformateur/etc est parti démissionner”.
“Nous remercions le conciliateur/préformateur/etc pour son travail remarquable” -> “Une cellule psychologique va être mise en place pour le suivre et éviter qu’il ne fasse une connerie”.
“Le Roi va recommencer les consultations” -> “Albert paie sa tournée”.
“Le Roi va nommer un XXXX”-> “Le Roi vient de faire un “plouf plouf, ça sera toi qui…”.
“Le nouveau “gauffreur” va se mettre immédiatement au travail” -> “Laissez-lui juste le temps de se remettre du choc de la nouvelle de sa nomination. Nous l’avons mis sous Exomil”.
“Nous avons besoin d’un gouvernement” -> “Oui car sinon les marchés financiers vont nous mettre à genoux”.
“Il/Elle ne voulait plus négocier” -> “Je l’ai poussé à bout, il/elle boude”.
“La Belgique est connue pour son sens du compromis. Ne dit-on pas “le compromis à la Belge?” -> “Tout cela ressemble surtout à une blague belge qui aurait dégénéré”.
“Le Belge n’est pas violent” -> “Mais moi je vais finir le devenir”.
“Les partis doivent travailler ensemble” -> “Pfffff le sacerdoce…”.
“Il faut rétablir la confiance entre les partis” -> “Dès que je peux, je le couillonne”.
“Il faut repartir sur de nouvelles bases” -> “Mêmes joueurs, encore”.
“Je me suis investi personnellement, j’ai pris des risques” -> “J’ai tenté d’imposer mon point de vue”.
“C’est en travaillant ensemble que nous débloquerons la situation”-> “Mouahahah”.
“Oui il existe un Plan B”-> “Déjà que nous n’avons pas de plan A, vous croyez vraiment que nous en avons un B ?”
“La scission n’est pas à l’ordre du jour” -> “Mais vu tout ce que nous sommes en train de défédéraliser, le jour où il faudra la faire, ça prendra cinq minutes grand max”.
“Je n’ai pas dit ça” -> “Je l’ai dit, mais ce n’était pas censé être publié de ce côté de la frontière linguistique.”
“Tout va bien” -> “Au fond du trou, mais creuse encore”.